Le rapport de la recherche sur la prévention des ruptures de parcours en protection de l’enfance est disponible !

La notion de parcours est au cœur des priorités et des réflexions en protection de l’enfance. La loi du 16 mars 2016 relative à la protection de l’enfant l’a ainsi consacré en inscrivant, dans son titre deux, l’impératif de « travailler à la sécurisation du parcours de l’enfant en protection de l’enfance ». L’IDEFHI a souhaité mener une réflexion sur cette question et a entrepris une recherche-action sur les parcours des jeunes qui lui sont confiés au titre de la protection de l’enfance. Cette recherche a reçu le soutien de l’Observatoire national de la protection de l’enfance (ONPE).

L’étude a poursuivi deux objectifs : documenter les mécanismes et les facteurs de ruptures de parcours ; élaborer des outils permettant de prévenir, de remédier ou d’atténuer les ruptures de parcours et leurs effets.

Le dispositif d’enquête a pris la forme d’une recherche-action en trois étapes : (1) une analyse de 100 dossiers des jeunes de 13 à 21 ans faisant l’objet d’une mesure de placement à l’IDEFHI ; (2) des entretiens avec 30 jeunes dont les parcours ont été reconstitués à la lecture de leurs dossiers ; (3) une analyse réflexive des parcours en groupe de travail pour analyser collectivement ce qui crée les ruptures et élaborer collégialement des stratégies d’action permettant de les prévenir et d’atténuer leurs effets sur les jeunes.

L’étude a produit plusieurs résultats. Le premier d’entre eux est la construction d’une typologie des parcours, à partir de deux axes : précocité du parcours (âge au premier placement) ; nombre de séquences différentes dans un même parcours.

La compréhension des déterminants propres au cheminement de ces 4 types de parcours a ensuite été confrontée aux témoignages des jeunes. A partir de ces entretiens, nous avons pu modéliser deux dynamiques à l’œuvre dans les parcours en protection de l’enfance : une dynamique morbide où les interventions éducatives ne permettent pas à l’enfant d’avoir un parcours développemental apaisé ; une dynamique résiliente dans laquelle l’enfant parvient, grâce à des interventions éducatives, psychothérapeutiques et à des figures d’attachement, à se construire un rapport à soi protecteur.

Les groupes de travail pluridisciplinaires ont ensuite proposé un ensemble d’actions visant à améliorer les connaissances et les pratiques, pour accompagner au mieux les enfants et les jeunes en protection de l’enfance. Ces actions concernent principalement trois dimensions : la personnalisation des accompagnements et l’articulation des interventions ; l’évaluation de la situation de l’enfant et une meilleure écoute de sa parole ; le travail avec les parents et l’implication des personnes ressources.

 

Retrouvez le rapport ici , la synthèse du rapport ici et la publication consacrée au travail de recherche par l'ONPE ici.

 

Crédit photographique Julien PAQUIN