Adoseine

Une prise de conscience
Début juin 2022, Aïssa arrive au sein de l’unité de semi-autonomie Bréhat d’Adoseine. Pas de projet défini, refus de l’aide proposée : il souhaite s’en sortir seul. Malgré tout rester seul n’est pas facile, c’est alors qu’il commence à faire confiance et à saisir la main tendue. Sa famille de coeur est là, le soutient également et ne manque pas d’être de bons conseils : « Puisse-que tu ne souhaites pas travailler, ta seule solution c’est de te rendre utile ».

Au fur et à mesure du temps, la confiance s’installe, le dialogue prend, les projets se dessinent : Aïssa souhaite s’investir auprès des enfants.


Un service civique « booster »

L’idée de ce service civique est de lutter contre le décrochage scolaire et de permettre aux jeunes, dès 16 ans, de s’investir dans un projet citoyen. À travers ce nouveau dispositif, Aïssa peut découvrir un métier, une activité, le travail de groupe. Ce qui lui plaît le plus c’est l’émulation collective, le faire ensemble. La possibilité de passer de l’idée à l’action afin de proposer des actions de sensibilisation, faire de la pédagogie autour de sujets phares. S’approprier le projet, en être le concepteur et le réalisateur. Le rythme est très intéressant également : du lundi au mercredi, Aïssa retrouve ses collègues du service civique, le jeudi et le vendredi il remet les pieds à l’école. Au départ l’école n’était pas envisageable puis, au fur et à mesure des heures de classe et du constat de ses savoirs, Aïssa reprend espoir.


« Je me suis dit qu’en fait, je peux peut-être faire des études supérieures. »


Bien que son choix premier se tournait vers un service civique en lien avec les enfants, aujourd’hui sa mission consiste à sensibiliser le public à la solidarité et à l’écologie. Cette première expérience, très formatrice, a permis à Aïssa d’agir en initiant des projets concrets, comme l’organisation d’une collecte de dons à E. Leclerc en collaboration avec La Banque Populaire. Aïssa ne s’est pas arrêté là, il a récemment trouvé un partenaire pour organiser une visite de TF1 : autant dire que la compréhension du réseautage est acquise !


Un jeune avec un bel elan

Ce qui est remarquable chez Aïssa, c’est sa capacité à diagnostiquer ses pensées, ses ressentis. Ce n’est pas chose aisée, surtout à 16 ans ! Cette capacité d’auto-analyse, couplée à sa volonté, lui ont permis de s’accrocher à son projet, de ne pas abandonner. Très vite, l’équipe éducative l’a soutenue dans ses choix, lui a donné la confiance et la liberté nécessaire, tout en l’accompagnant au gré de ses besoins.


« Souvent on oublie qu’il n’a que 16 ans ! »

Kamel YAHIA, éducateur auprès d’Aïssa.


Une chose est sûre : Aïssa souhaite obtenir son diplôme d’éducateur. Son envie de travailler auprès de la jeunesse résonne comme un écho à son histoire. Devenir éducateur pour aider à son tour, mais aussi afin de reconnaître l’aide reçue. Pas comme un métier, mais comme un blason relié à son identité. À cela s’ajoute son envie d’acquérir d’autres compétences et de travailler à son compte un jour, comme le bel exemple porté par sa famille de coeur. Suite à un apprentissage en cuisine et à son expérience de gestion de restaurant au côté de sa famille d’accueil, Aïssa souhaite persévérer dans cette voie et obtenir un jour son propre établissement.


Aujourd’hui Aïssa est un jeune responsable, en route vers l’autonomie et capable de faire des choix pour son avenir. Il est en train de gravir le flan de la montagne et, qui sait, nous l’écouterons peut-être